le soleil royal : vaisseau de 110 canons construit en 1669
Constructeur:  jean MICARD
Mis en chantier à Brest en 1669 sur les plans de Jean HUBAC . Modèle éclatant de l’ornementation triomphante du siècle de LOUIS XIV.
Original La mode de la décoration des vaisseaux de guerre avait atteint des proportions démesurées. LOUIS XIV entendait bien surpasser toutes les nations, et COLBERT, soucieux de ménager les deniers de l’état avait du s’incliner. Les marins d’ailleurs déclaraient que ces galeries en saillie hérissées de statues, de fleurons et de corniches facilitaient l’accrochage des brûlots ennemis, et diminuaient les qualités nautiques et militaires des navires. Le SOLEIL ROYAL fit ses essais sous la surveillance de DUSQUESNE.

Il reçu le baptême du feu en juin 1690 comme vaisseau amiral de TOURVILLE, et commença par une éclatante victoire à la bataille de BEVEZIERS, contre la flotte des coalisés Anglo-Hollandais, ( leur sévère défaite aurait pu tourner au désastre si le vent n’avait pas manqué ). Moins de deux ans plus tard, le 29 mai 1692, le SOLEIL ROYAL à la tête de 44 vaisseaux se lance délibérément contre 99 vaisseaux et 38 frégates de la flotte Anglo-Hollandaise, (soit 13 675 canons contre 3 240 et 53 463 hommes contre 20 900 ), obéissant aux ordres de LOUIS XIV. En découvrant cette foule d’ennemis devant lui, TOURVILLE aurait pu parfaitement refuser le combat, mais au contraire, il s’avança au devant de son sort avec une résolution remarquée par ses adversaires.

Ce fut un combat prodigieux, TOURVILLE étant remarquablement servi par ses chefs de groupes et capitaines comme très rarement dans l’histoire de notre marine, allait tenir tête victorieusement pendant 16 heures à la meute déchainée contre son escadre.

Le SOLEIL ROYAL se battait seul contre trois, le BRITANIA, le LONDON et le SAINT ANDREW, ( 300 canons contre 104 ). Nul ne pouvait approcher et par deux fois les adversaires durent plier l’un après l’autre.

Au bout de 4 heures les ennemis avaient presque réussi l’encerclement des navires Français, quand TOURVILLE jouant le tout pour le tout, fonça tout droit contre le centre de la ligne Anglaise. La lutte repris de plus belle autour du SOLEIL ROYAL qui eu succombé si le MAGNIFIQUE et le PRINCE ne s’était précipité à son secours.

A la nuit l’ennemi abandonnait le combat après avoir essayé pendant 16h sans succès, et à plus de 2 contre 1, d’anéantir la flotte Française.

Le SOLEIL ROYAL allait laisser son nom au souvenir de la plus belle bataille livrée par la marine Française au cours de son histoire.

Mais au soir de cette glorieuse défense cette flotte n’avait pas de port où s’abriter pour penser ses blessures. 22 de nos vaisseaux pourront gagner SAINT MALO, et l’amiral TOURVILLE contraint de quitter le SOLEIL ROYAL percé de toute part, transfère son pavillon sur l’AMBITIEUX .12 autres navires se retirent au mouillage à SAINT VAAST LA HOUGUE.

Le SOLEIL ROYAL est parvenu à gagner la rade de CHERBOURG. L’ennemi est à ses trousses il apparaît à l’aube du 1^er juin et se fait refouler par le SOLEIL ROYAL qui va lutter toute la journée sans se rendre.

Il faudra 3 brûlots pour en avoir raison. Le premier est coulé à coups de canons, le second manque sa cible, mais le troisième accroche ses grappins dans les sculptures de la poupe, exactement ce que redoutaient les marins lorsqu’ils critiquaient la décoration excessive.

Le feu se communique sur l’arrière puis atteint la sainte barbe et le SOLEIL ROYAL explose dans un effroyable vacarme. Ses marins sont projetés en l’air avant de retomber sur le rivage.

LOUIS XIV conscient de l’héroïsme de sa flotte, sut reconnaître la grandeur et l’abnégation de TOURVILLE, en le faisant Maréchal de France . Trois autres vaisseaux porteront le nom de SOLEIL ROYAL, dont le dernier lancé en 1749.

CONSTRUCTION DE LA MAQUETTE